Meurtre dans une mosquée du Gard : le suspect s’est rendu en Italie et nie toute motivation islamophobe

Le principal suspect dans le meurtre d’Aboubakar Cissé, poignardé à mort vendredi dans une mosquée de La Grand-Combe (Gard), s’est rendu aux autorités italiennes dimanche soir, à Pistoia, en Toscane. Olivier H., âgé de 21 ans, affirme ne pas avoir agi par haine religieuse.

Un geste impulsif, selon la défense

Interpellé après s’être présenté de lui-même dans un commissariat, le jeune homme a reconnu les faits. Mais d’après son avocat italien, Giovanni Battista Salvietti, il nie toute intention islamophobe : « Il dit qu’il a tué la première personne qu’il a croisée. Il ne visait pas un musulman en particulier », a précisé le conseil, qui évoque un passage à l’acte impulsif, voire délirant. « Il s’est levé ce jour-là avec la conviction qu’il devait tuer quelqu’un. »

Si l’homme n’a pas exprimé de propos hostiles envers l’islam au moment de son interrogatoire, les enquêteurs doivent encore éclaircir certaines contradictions, notamment l’existence d’une vidéo postée depuis les lieux du crime, où il aurait proféré des insultes à caractère religieux. Son avocat plaide néanmoins un trouble mental, affirmant que son client est “très taciturne, replié sur lui-même” et aurait été “isolé depuis des mois”, selon des témoignages de ses proches.

Une fuite jusqu’en Toscane

Après le meurtre, Olivier H. aurait quitté précipitamment la région du Gard, prenant la direction de l’Hérault puis de l’Italie, où il a trouvé refuge chez une tante installée à Pistoia. C’est à elle qu’il s’est confié en arrivant, lui racontant les faits de manière fragmentée. Choquée — d’autant plus que son époux est musulman —, elle l’a convaincu de se rendre, accompagnée d’un avocat.

Depuis, la tante du suspect a quitté temporairement son domicile, craignant d’éventuelles représailles. Quant à Olivier H., il est actuellement détenu en Italie dans l’attente de son extradition vers la France, qu’il ne souhaite pas contester.

Une extradition imminente

Un mandat d’arrêt européen a été transmis aux autorités italiennes. Une audience est prévue à Florence d’ici mercredi pour officialiser la remise du suspect aux autorités françaises. À son retour en France, il devrait être mis en examen pour « meurtre avec préméditation en raison de la race ou de la religion », selon le parquet de Nîmes.