Procès du braquage de Kim Kardashian : dix ans requis contre le principal accusé, soupçonné d’avoir dirigé l’opération

Dix hommes comparaissent à Paris pour le spectaculaire braquage de Kim Kardashian en 2016. Dix ans de prison ont été requis contre trois d’entre eux, dont Aomar Aït Khedache, présenté comme le cerveau présumé du groupe.

Un prévenu central, mais contesté

Mercredi 21 mai, l’avocate générale a requis dix ans de réclusion criminelle à l’encontre d’Aomar Aït Khedache, 69 ans, accusé d’avoir orchestré le braquage commis contre Kim Kardashian à l’automne 2016, dans une chambre d’hôtel parisienne, en pleine Fashion Week. Ce multirécidiviste, qualifié de “malfrat chevronné”, est l’un des deux seuls prévenus à reconnaître sa participation aux faits, tout en niant en être le commanditaire.

Selon l’accusation, c’est pourtant lui qui aurait “donné les ordres”, “recruté les membres du groupe” et revendu le butin — estimé à 9 millions d’euros — en Belgique. Des écoutes téléphoniques accréditent cette version. Malgré son âge avancé, sa santé déclinante, sa surdité et son état quasi mutique, l’avocate générale a souligné la nécessité pour lui de “payer pour ses crimes”, tout en reconnaissant “l’absence de risque de récidive”.

Le prévenu, libre pendant le procès, a assisté à l’audience appuyé sur sa canne, lisant les débats retranscrits en direct sur son ordinateur grâce à deux sténotypistes. Il a été confondu dès le départ par son ADN retrouvé sur les lieux, mais a tenté de renvoyer la responsabilité vers un mystérieux “X ou Ben”, personnage inexistant dans le dossier, selon la magistrate.

Des prévenus surnommés les “papys braqueurs”

Dix hommes sont jugés dans ce dossier, parfois surnommés les “papys braqueurs” en raison de leur moyenne d’âge élevée. Ils sont poursuivis pour vol avec arme, séquestration, enlèvement ou complicité, et encourent jusqu’à 30 ans de réclusion, voire la perpétuité pour certains récidivistes.

Parmi eux, Yunice Abbas, 68 ans, auteur du livre J’ai séquestré Kim Kardashian, est l’autre prévenu à reconnaître les faits. Contre lui aussi, dix ans de prison ont été requis. “Comme il l’a écrit lui-même, il y a un moment où il faut assumer ses actes”, a souligné l’avocate générale.

La même peine a été demandée contre Didier Dubreucq, alias “Yeux Bleus”, soupçonné d’avoir directement braqué la star dans sa chambre. Malgré la prise en compte de son cancer, l’accusation a dénoncé son “déni total” et son “absence de remise en question”.

Lors de son témoignage à la cour le 13 mai dernier, Kim Kardashian avait livré un récit glaçant de cette nuit de terreur : “J’étais persuadée qu’ils allaient me tirer dessus, que c’était fini. J’allais être violée. J’étais certaine de mourir ce jour-là.” Parmi les bijoux volés figure notamment sa bague de fiançailles, estimée à quatre millions de dollars, jamais retrouvée.