Attaque mortelle dans un lycée à Nantes : ce que l’on sait sur Justin P., élève de Seconde de 16 ans

Jeudi 24 avril 2025, aux alentours de 12h30, une attaque au couteau a bouleversé l’établissement privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides, à Nantes (Loire-Atlantique). Un élève de 16 ans, scolarisé en classe de Seconde, a poignardé quatre de ses camarades. Une lycéenne a succombé à ses blessures, tandis qu’un autre élève est toujours en urgence absolue. Deux autres ont été plus légèrement blessés.

L’auteur présumé de l’agression, Justin P., a été maîtrisé par un membre du personnel éducatif avant d’être interpellé par la police. L’adolescent portait deux couteaux — dont un couteau de chasse — ainsi qu’un masque, un casque, des lunettes de soleil et un pistolet factice dans son sac.

Un geste prémédité ?

Quelques minutes avant son passage à l’acte, Justin P. aurait envoyé un long document de 13 pages à plusieurs élèves de l’établissement. Intitulé L’action immunitaire, ce texte au style soigné mêle considérations philosophiques, dénonciation de la mondialisation et de l’« écocide globalisé », et appel à la « révolte contre l’aliénation sociale ». Il conclut sur une interprétation du tableau Le Misanthrope de Pieter Brueghel.

L’enquête devra déterminer s’il s’agissait d’un véritable manifeste annonciateur de son geste. Selon une source proche du dossier, Justin P. s’en est d’abord pris à une élève au deuxième étage du lycée, avant d’agresser trois autres adolescents dans une autre salle de classe. Il aurait “assailli deux salles” en tout.

Un profil troublant mais inconnu des services

Âgé de 16 ans, Justin P. n’était connu ni de la police, ni de la justice, ni des services de renseignement. Il est décrit par ses camarades comme un élève réservé, parfois étrange, tenant des propos déroutants. Plusieurs témoignages évoquent son intérêt pour les idéologies extrémistes, notamment nazies, qu’il partageait sur les réseaux sociaux, souvent sur le ton de la provocation.

D’après certains de ses contacts, il aurait annoncé son geste quelques jours plus tôt sur Snapchat, déclarant : « Vous allez me revoir très vite, mais à la télé », avant de bloquer ses amis.

Interné en psychiatrie

Lors de sa garde à vue, le suspect s’est montré mutique et prostré. Un examen psychiatrique a conclu à l’incompatibilité de son état de santé avec une garde à vue. Il a été transféré en milieu hospitalier spécialisé. Le parquet devra désormais établir son niveau de discernement au moment des faits — une question déterminante pour la suite judiciaire.

Une conférence de presse du procureur est attendue ce vendredi à 18h pour préciser les circonstances du drame et l’état d’avancement de l’enquête.