Attaque au couteau à Nantes : une adolescente tuée, un mobile toujours inconnu

Au lendemain du drame survenu dans l’établissement privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes, le procureur de la République, Antoine Leroy, a livré les premiers éléments de l’enquête lors d’une conférence de presse. Jeudi 24 avril, un élève de 16 ans a poignardé mortellement une camarade de classe et blessé trois autres adolescents. À ce stade, les autorités restent dans l’incapacité d’identifier un mobile certain.

Un passage à l’acte d’une violence extrême

L’attaque s’est déroulée en pleine matinée, sans signe annonciateur. Selon le récit du parquet, le suspect, Justin P., s’est isolé longuement dans les toilettes avant d’envoyer un manifeste de treize pages à tous les élèves. Il y aurait rédigé des propos troublants, tandis que des scarifications sur son front et des phrases inquiétantes retrouvées sur les murs laissent entrevoir une profonde détresse psychologique.

Il s’est ensuite dirigé vers une salle de classe où il a poignardé à 57 reprises une élève de 15 ans, principalement à la tête, à la gorge et au thorax. Les coups les plus mortels ont touché la jugulaire et la carotide. Malgré l’intervention d’une enseignante et la panique générale, l’agresseur a poursuivi son attaque dans une autre classe, blessant trois élèves au hasard. L’un d’eux, initialement en urgence vitale, est désormais hors de danger.

Un geste héroïque, une interpellation maîtrisée

L’intervention rapide d’un technicien informatique a permis d’éviter un bilan plus lourd. En frappant le suspect avec une chaise, il a momentanément mis fin à l’attaque. S’en est suivi un court échange verbal, au terme duquel l’adolescent a accepté de déposer ses armes. Les policiers l’ont ensuite interpellé sans résistance.

Un profil inquiétant, sans antécédents judiciaires

Connu pour son isolement et suivi par des professionnels de santé mentale à la demande de sa mère, l’adolescent présentait une personnalité fragile. L’établissement avait signalé des dessins d’Hitler et un intérêt marqué pour des thèmes violents. Le procureur a écarté l’hypothèse d’une rupture sentimentale, précisant que la victime était la seule personne avec qui il entretenait un lien de confiance.

Ni harcèlement, ni complicité ne semblent en cause à ce stade. En revanche, plusieurs éléments suggèrent une possible préméditation, notamment l’achat récent en ligne d’un couteau de chasse utilisé lors de l’attaque.

L’enquête se poursuit

Ouverte pour “meurtre”, l’enquête pourrait être requalifiée en “assassinat” si la préméditation est avérée. La garde à vue du suspect a été suspendue en raison de son état psychologique. Il a été hospitalisé et pourrait être prochainement transféré vers une unité psychiatrique spécialisée. Près de 70 auditions ont été menées.

Un rassemblement en hommage à la victime s’est tenu dans l’après-midi au sein du lycée, à huis clos. À la demande de la famille, l’identité de la jeune fille reste confidentielle.