Mise à jour sur l’enquête concernant l’évasion de Mohamed Amra : 20 mises en examen et de nouveaux suspects présentés à la justice

Le 7 mars 2025, la procureure de Paris, Laure Beccuau, et le directeur national de la police judiciaire, Christian Sainte, ont tenu une conférence de presse pour faire le point sur l’enquête en cours sur l’évasion de Mohamed Amra. Ce narcotrafiquant, arrêté à Bucarest après neuf mois de cavale, a été impliqué dans une évasion spectaculaire au péage d’Incarville en mai 2024, qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires.

Une enquête “tentaculaire” et des progrès importants

La procureure a souligné que l’enquête, qualifiée de “tentaculaire” et “hors normes”, a permis de mettre en examen un total de 20 personnes, y compris Mohamed Amra lui-même. Le narcotrafiquant est accusé de meurtres, d’évasion, de vol et d’association de malfaiteurs. Le rôle de ces individus dans l’évasion est de plus en plus clair grâce à l’exploitation des indices et à l’interrogation des suspects.

“Les indices ont permis de reconstruire l’ensemble du réseau qui a facilité cette évasion”, a précisé Laure Beccuau. Selon elle, l’enquête a révélé un réseau classique de criminalité organisée, avec des individus bien connectés travaillant de concert.

8 nouveaux suspects placés sous enquête

Le 3 mars, huit personnes ont été interpellées dans le cadre de l’enquête. Ces suspects sont principalement des logisticiens, accusés d’avoir soutenu Mohamed Amra pendant sa cavale. Ces derniers sont actuellement en garde à vue et seront présentés le 8 mars devant trois juges d’instruction en vue de leur mise en examen.

“La collaboration avec les autorités marocaines se poursuit”, a ajouté la procureure, précisant que deux personnes sont actuellement en attente d’extradition vers la France.

Une traque intense avec des moyens considérables

Pour mener à bien cette enquête, les autorités ont déployé des moyens techniques impressionnants : 800 techniques spéciales d’enquête, dont 440 interceptions téléphoniques et des géolocalisations, ont été utilisées. “Nous avons eu des pics de 350 techniques simultanées”, a détaillé le directeur de la police judiciaire de Paris, Christian Sainte, soulignant l’ampleur des moyens mis en œuvre pour démanteler ce réseau criminel.

La responsabilité des complices dans l’évasion sanglante

La procureure a également précisé que l’évasion de Mohamed Amra, qui a coûté la vie à deux surveillants pénitentiaires, n’aurait pas pu aboutir sans l’intervention de nombreuses personnes. Elle a expliqué que sept individus sont soupçonnés d’avoir pris part directement à l’attaque du péage d’Incarville, au cours de laquelle les deux agents ont été tués. Un “commando” organisé a mené cette attaque avec une précision qui montre l’implication de plusieurs acteurs dans le plan d’évasion. Ces individus, déjà mis en examen, appartiennent à un réseau criminel plus vaste qui a facilité la fuite du narcotrafiquant.

Prochaines étapes judiciaires

Les huit suspects, actuellement en garde à vue, seront prochainement présentés à un juge des libertés et de la détention, qui décidera de leur placement en détention provisoire. Cette enquête continue de se développer, avec de nouveaux éléments qui permettent d’étendre le cercle des complices impliqués dans l’évasion de Mohamed Amra.