Var : après les orages meurtriers, l’heure du deuil, des dégâts et de la reconstruction

Trois morts, des communes méconnaissables, des infrastructures ravagées : le Var panse ses plaies après une journée de chaos météorologique. Tandis que l’émotion reste vive, les opérations de nettoyage et les premières promesses de soutien s’organisent.

Un bilan humain lourd et des scènes de désolation

Ce mercredi matin, les habitants du Var se réveillent dans un décor apocalyptique. Moins de 24 heures après les orages d’une violence exceptionnelle qui ont frappé le département, les premiers bilans font état de trois décès confirmés, dont un couple d’octogénaires emporté dans sa voiture à Cavalière, et une autre victime retrouvée à Vidauban.

« Elle a été plaquée par le courant, sa voiture est restée bloquée », a précisé le directeur de cabinet du maire de Vidauban, évoquant une scène d’une rare violence. Les trombes d’eau, tombées en un temps record — jusqu’à 255,8 mm de pluie en trois heures à Cavalière, un record local — ont transformé routes, parkings et rues en torrents dévastateurs.

Des dégâts colossaux : “Comme un tsunami”

Ponts arrachés, routes effondrées, station d’épuration détruite au Lavandou, réseaux d’eau et d’électricité hors service, voitures emportées, commerces submergés… Le choc est aussi matériel. « C’est comme un tsunami », témoigne Jean, un sinistré du Lavandou. Le maire, Gil Bernardi, évoque des dizaines de millions d’euros de dégâts pour sa commune.

Au Lavandou, un parking s’est effondré. À Cavalière, 2 000 habitants se retrouvent privés d’eau potable et d’électricité. Des citernes d’urgence ont été installées. De nombreux habitants doivent être relogés, et les transports scolaires, suspendus un temps, reprennent progressivement.

Des communes paralysées, une solidarité qui s’organise

Particuliers, agents municipaux et bénévoles s’activent pour dégager la boue et remettre les villes en état. À Vidauban, au Lavandou, à Cavalière, tractopelles et pelles en main, tous s’emploient à sauver ce qui peut l’être. Mais la lassitude gagne : certains habitants avaient déjà été frappés par des inondations il y a quelques mois. « Chaque pluie devient une menace. Ce n’est plus vivable », confie une résidente, les larmes aux yeux.

Des commerçants peinent à rouvrir, leurs stocks noyés. Bénédicte Pélissié, restauratrice, raconte avoir retrouvé 1,5 mètre d’eau dans sa cave : « En vingt minutes, tout a été perdu. »

Promesses d’État et soutien politique

Sur les réseaux sociaux, le président Emmanuel Macron a exprimé sa solidarité, assurant que « la Nation sera là, fraternelle et solidaire, pour reconstruire ». Le ministre délégué à l’Intérieur, François-Noël Buffet, présent sur le terrain, a promis que la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle interviendrait dans les plus brefs délais, condition indispensable au déblocage des indemnisations.

Le président de région Renaud Muselier a quant à lui annoncé l’activation du fonds d’urgence climatique. À Toulon, la mairie a proposé son aide aux communes sinistrées.