Sommet de Londres : L’Europe face à son destin sécuritaire dans l’ombre d’un possible désengagement américain

Un appel pressant à réarmer l’Europe

Réunis à Londres ce dimanche 2 mars, une quinzaine de dirigeants européens, dont Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron et Keir Starmer, se sont rencontrés pour repenser les garanties de sécurité en Europe face aux incertitudes liées au soutien américain. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exhorté à “urgemment réarmer l’Europe” pour replacer l’Ukraine en position de force face à la Russie.

“Nous devons accélérer nos efforts pour la défense européenne”, a-t-elle insisté, soulignant que l’Europe ne pouvait plus dépendre exclusivement des États-Unis. En écho, Mark Rutte, secrétaire général de l’Otan, a salué la décision de plusieurs pays d’augmenter leurs budgets militaires, estimant qu’il était temps de rééquilibrer la charge avec Washington.

Solidarité européenne et diplomatie prudente

Keir Starmer, Premier ministre britannique, a affirmé que “l’Europe doit faire le gros du travail” tout en préservant l’appui américain. Dans cet esprit, le Royaume-Uni a signé avec l’Ukraine un prêt de 2,26 milliards de livres, financé par les bénéfices des actifs russes gelés, pour renforcer les capacités de défense de Kiev.

Giorgia Meloni a, quant à elle, plaidé pour éviter toute division occidentale, tandis qu’Emmanuel Macron a appelé à “plus de calme et de respect” après l’altercation entre Donald Trump et Zelensky. Le président français a souligné la nécessité de discussions discrètes pour éviter les malentendus tout en cherchant une désescalade.

Une Europe en quête d’autonomie stratégique

Ce sommet marque un tournant pour l’autonomie stratégique européenne. Les dirigeants ont acté un consensus sur l’accélération d’une défense européenne propre, tout en restant attachés à l’Otan. “Il faut transformer l’Ukraine en hérisson de fer”, a illustré Ursula von der Leyen, évoquant un plan complet qui sera présenté le 6 mars.

Pendant que Zelensky rencontrait le roi Charles III à Sandringham House, les dirigeants prenaient congé avec la ferme volonté de renforcer l’effort militaire commun et de bâtir une coalition pour garantir la souveraineté de l’Ukraine.

En dépit des tensions transatlantiques, l’Europe semble prête à prendre son destin en main, consciente que sa sécurité ne peut plus reposer uniquement sur des alliances incertaines. La route vers une paix durable passera par une Europe plus forte, plus unie, et résolue à protéger sa stabilité face aux menaces qui pèsent à ses portes.