Antisémitisme en France : une préoccupation persistante en 2024
La montée alarmante des actes antisémites se poursuit en France, avec près de 1 500 incidents recensés au 30 novembre 2024, selon Aurore Bergé, ministre chargée de la Lutte contre les discriminations. Ce chiffre s’approche de celui de 2023, année marquée par une multiplication par quatre des actes antisémites, atteignant 1 676 faits, d’après les données du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). La ministre a précisé que 63 % de ces actes concernaient des atteintes directes aux personnes, ciblées soit parce qu’elles sont juives, soit parce qu’elles sont perçues comme telles.
Lors d’un entretien accordé à Europe 1, Les Echos et CNews le 5 janvier 2025, Aurore Bergé a qualifié cette hausse de « spectaculaire » et souligné la gravité de la situation : « Il ne s’agit pas seulement d’insultes, mais d’agressions directes contre des individus. » Elle a également attribué cette tendance préoccupante au fait que certains deviennent des cibles simplement pour avoir défendu des valeurs républicaines, soutenu des familles d’otages ou dénoncé des actes terroristes.
Les universités, un chantier prioritaire
La ministre a désigné les universités comme une « priorité » dans la lutte contre l’antisémitisme, évoquant de nombreux signalements d’intimidations, d’agressions verbales et d’hostilité ouverte sur les campus. Elle a déploré un manque de solidarité collective parmi les étudiants, soulignant que certains jeunes juifs se retrouvent isolés et craignent de se rendre en cours à cause de slogans ou de comportements hostiles. Aurore Bergé s’est engagée à veiller à ce que ces faits soient comptabilisés et traités.
Relance des assises de la lutte contre l’antisémitisme
Pour répondre à cette situation, Aurore Bergé a annoncé la relance des assises nationales de la lutte contre l’antisémitisme, dont la prochaine session se tiendra le 13 février 2025, en hommage à Ilan Halimi, mort tragiquement en 2006. Ces assises visent à réaffirmer l’engagement de la France contre l’antisémitisme, tandis que le ministère de l’Intérieur s’apprête à publier des données détaillées pour l’année 2024.
Revenant sur le contexte actuel, la ministre a exprimé son inquiétude face aux conséquences des attentats du 7 octobre. Au lieu de générer une vague de solidarité, ces événements ont été suivis d’une recrudescence des actes antisémites. Elle a condamné l’idée que les citoyens juifs soient tenus pour responsables de conflits internationaux, déclarant : « Cela place une cible dans le dos de chaque Juif en France. »
Face à ces défis, le gouvernement entend réaffirmer son engagement pour la protection des citoyens juifs et la promotion des valeurs de tolérance et de solidarité.