Anouk Grinberg brise le silence : Respect, un cri de vérité contre les violences sexuelles
À 62 ans, l’actrice française Anouk Grinberg, figure engagée du mouvement #MeToo, publie Respect (Julliard), un livre aussi bouleversant que nécessaire. Pour la première fois, elle y raconte les violences sexuelles et conjugales qu’elle a subies tout au long de sa vie. Un récit d’une rare intensité, dans lequel elle mêle mémoire intime et dénonciation politique.
Une enfance marquée par la violence (dans les colonnes de Libération)
“Quand on est violée enfant, on se défait de soi. C’est comme être avalée par une pierre.” Ces mots, prononcés dans La Grande Librairie sur France 5, résument la sidération et le silence qui ont suivi la première agression, à l’âge de 7 ans. Le violeur était le beau-père d’une amie. Anouk Grinberg en parle à son père, espérant protection. Mais il “n’a pas compris”, dit-elle. Pire, il la ramène chez l’agresseur. “Et je n’ai plus jamais rien dit.”
Mais il y eut d’autres violences : un inceste, à 12 ans, dont elle accuse son frère — “pas un garçon méchant”, dit-elle, mais l’agression reste. “Quand l’inceste est commis par quelqu’un en qui on a toute confiance, à jamais le sexe est lié à la trahison.”
Sous l’emprise de Bertrand Blier
Dans son livre, elle évoque aussi sa relation avec le cinéaste Bertrand Blier, de 23 ans son aîné, avec qui elle a vécu dix ans et eu un fils. Elle a tourné trois films sous sa direction (Merci la vie, Un, deux, trois, soleil, Mon homme), mais aujourd’hui, elle décrit cette relation comme marquée par une emprise destructrice. “J’ai été l’objet de ses délires, sans m’en rendre compte.” Se “libèrera-t-elle” auprès de Mediapart.
Elle accuse Blier de l’avoir manipulée, humiliée, violentée. “Il m’a traînée de force chez un psychiatre, m’a fait prescrire des neuroleptiques pour me plier à sa volonté.” Leur dernière collaboration, Mon homme, aurait été un tournant : “Il m’a torturée.” Dans le livre, elle évoque un quotidien sous emprise, fait de viols conjugaux, de menaces, de silences imposés. “Il me disait que j’étais folle comme ma mère, qu’il allait me retirer la garde de mon fils.”
Les traces indélébiles de la violence
Ces révélations ne visent pas seulement à accuser, mais à comprendre. “Quand on a été écrabouillée par un homme, puis un autre, on perd le réflexe de se défendre. On prend l’habitude de n’être rien.” Une forme de mort intérieure, dit-elle, que beaucoup de femmes connaissent.
“Même 50 ans plus tard, si l’homme que j’aime me touche, j’ai encore la sensation d’avoir un corps d’enfant.” Le corps, la mémoire, le silence : autant de cicatrices invisibles que Respect tente de rendre audibles.
La maladie comme déclencheur
Le déclic est venu d’une épreuve intime : “Un cancer. J’ai compris que j’étais malade de la cruauté des autres. Je ne guérirais pas sans dire la vérité sur ma vie.” Cette vérité, elle la déploie aujourd’hui avec courage.
Un engagement devenu public
Anouk Grinberg, qui avait soutenu la comédienne Charlotte Arnould dans sa plainte contre Gérard Depardieu, a aussi marqué les esprits lors du procès de l’acteur. Interrompant l’audience d’un cri de dégoût face à la violence de la défense, elle témoigne de ce moment dans son livre : “Je n’en pouvais plus d’entendre ce vomi. Ces hommes qui humilient, qui rabaissent, qui ne veulent pas croire les femmes.”
Aujourd’hui, elle parle. Pour elle. Pour les autres. Pour que la honte change de camp.
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