Dix ans de prison requis contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, verdict attendu le 27 mars

Le parquet algérien a requis une peine de dix ans de prison contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d’atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie. Le verdict sera rendu le 27 mars, a confirmé jeudi 20 mars le bâtonnier d’Alger, Mohamed Baghdadi.

Une incarcération aux contours flous

Arrêté à son arrivée à l’aéroport d’Alger en novembre dernier, Boualem Sansal est détenu depuis plusieurs mois sans que ses avocats aient pu accéder au dossier. Lors de son procès, il a comparu seul, poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, dont « atteinte à l’unité nationale », « outrage à corps constitué », « pratiques de nature à nuire à l’économie nationale » et « détention de vidéos et publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays ».

Son avocat, François Zimeray, dénonce une procédure opaque et inéquitable : « Rien n’est transparent, rien n’est officiel depuis le début. Boualem n’a pas accès à ses avocats, nous n’avons pas accès au dossier ». Face à ce qu’il qualifie de « procès fantôme », il annonce avoir saisi le Haut Commissariat des droits de l’Homme des Nations unies pour dénoncer ces violations.

Une affaire qui suscite l’indignation

L’annonce de la réquisition de cette peine lourde a provoqué une vive réaction dans les milieux intellectuels et de défense des droits humains. De nombreuses voix, en France comme à l’international, dénoncent un acharnement judiciaire et réclament la libération immédiate de l’écrivain.

Alors que la justice algérienne doit rendre son verdict le 27 mars, l’affaire Boualem Sansal continue de soulever de nombreuses inquiétudes sur l’état des libertés d’expression en Algérie.