Les agriculteurs montent au créneau : mobilisations nationales contre l’accord UE-Mercosur et pour la souveraineté alimentaire
À partir de ce dimanche, les agriculteurs français lancent une série de mobilisations pour exprimer leur opposition à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Cet accord, en discussion depuis plusieurs décennies, est accusé de mettre en péril la souveraineté alimentaire de la France et de favoriser une concurrence jugée déloyale.
Un contexte de crise pour le monde agricole
Près d’un an après une mobilisation sans précédent, les tracteurs reviennent sur les routes. Les agriculteurs, déjà fragilisés par des récoltes décevantes et la montée des maladies animales, dénoncent également le retard dans la mise en œuvre des 70 engagements promis par le précédent gouvernement pour répondre à leurs préoccupations.
Des actions prévues dès ce dimanche en Île-de-France
Dans la région parisienne, les premiers convois de tracteurs convergeront vers la RN118 dès 16 heures ce dimanche. Une centaine de véhicules partiront de plusieurs points des Yvelines et de l’Essonne pour se rassembler à Vélizy-Villacoublay. Bien que les responsables syndicaux assurent qu’il n’y aura pas de blocages, le trafic risque d’être ralenti, notamment sur les grands axes comme l’A10, la N118 et la RN12.
Mobilisations nationales lundi et mardi
À travers tout le pays, les syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs prévoient des rassemblements symboliques devant les préfectures et sur des lieux stratégiques comme les ronds-points baptisés « Europe ». En Alsace, par exemple, les agriculteurs manifesteront avec leurs homologues allemands à Strasbourg, tandis que dans le Gers, une colonne de tracteurs traversera Auch pour rejoindre la préfecture.
Dans d’autres régions, des barrages filtrants seront organisés, notamment en Isère, en Bretagne et dans le Sud-Ouest. Les perturbations varieront selon les départements, mais les organisateurs promettent de limiter les blocages prolongés.
Vers des actions plus radicales dès mercredi
La Coordination Rurale, deuxième syndicat agricole du pays, prévoit une intensification du mouvement à partir de mercredi 20 novembre. Elle menace de bloquer le fret alimentaire, ciblant en priorité les centres logistiques de la grande distribution dans le Sud-Ouest. L’objectif ? Sensibiliser les consommateurs à l’importance des produits français dans leurs assiettes.
Une mobilisation sous haute vigilance
Face à ces mouvements, le gouvernement a réaffirmé une politique de « tolérance zéro » pour les blocages durables, comme l’a indiqué le ministre de l’Intérieur. Les syndicats, quant à eux, assurent que le mouvement ne s’étendra pas au-delà de la mi-décembre pour ne pas perturber les fêtes de fin d’année.
Entre revendications économiques et exigences politiques, cette mobilisation agricole s’annonce comme un test décisif pour l’exécutif et une démonstration de force pour les agriculteurs.