Le candidat républicain à la présidentielle faisait face à 34 accusations de falsification de documents comptables
L’ancien président américain a été reconnu coupable de tous les faits qui lui étaient reprochés dans son procès pour paiements dissimulés à une star du porno lors de la campagne présidentielle de 2016. Il dénonce une conspiration orchestrée par l’administration Biden.
« Un procès truqué par un juge corrompu », « une honte ». Le jeudi 30 mai, Donald Trump a été jugé coupable de 34 chefs d’accusation de falsifications comptables liées au paiement à l’actrice de films pour adultes Stormy Daniels en 2016. C’est une décision historique, sans précédent pour un président américain, que Trump a immédiatement critiquée à sa sortie de la salle d’audience.
« Le vrai verdict sera celui du 5 novembre » « C’était un procès honteux, truqué. Le vrai verdict sera celui du 5 novembre (date de la présidentielle américaine). Ils savent ce qui s’est passé ici, tout le monde le sait. Nous n’avons rien fait de mal, je suis innocent. Je me bats pour mon pays, pour la Constitution », a-t-il déclaré dans un couloir du tribunal de New York après le verdict de culpabilité sur tous les chefs d’accusation.
Fidèle à sa rhétorique habituelle, Donald Trump a accusé son successeur Joe Biden d’être à l’origine de ce verdict :
« Ça a été fait par l’administration Biden pour nuire à un opposant politique ». « Nous continuerons à nous battre, jusqu’au bout », a-t-il promis. Peu après l’annonce du verdict, la Maison Blanche, par la voix de son porte-parole, a assuré « respecter la loi » sans autre commentaire. L’équipe de campagne de Joe Biden a affirmé que « nul n’est au-dessus des lois »
Reconnu coupable des 34 chefs d’accusation Après deux jours de délibérations, les 12 jurés ont unanimement déclaré Donald Trump coupable des 34 délits de falsifications comptables visant à dissimuler un paiement de 130.000 dollars à Stormy Daniels pour éviter un scandale sexuel à la fin de sa campagne présidentielle de 2016.
« Vous avez accordé à cette affaire l’attention qu’elle méritait », a déclaré aux jurés, la voix tremblante, le juge Juan Merchan, que Donald Trump a qualifié de « corrompu » tout au long du procès.
La peine sera prononcée le 11 juillet
Théoriquement, Donald Trump risque jusqu’à quatre ans de prison ferme, assortis potentiellement d’une amende. Mais le juge pourrait aussi prononcer une peine avec sursis probatoire, voire des travaux d’intérêt général.
Un impact difficile à prédire sur la présidentielle Ce verdict n’empêche toutefois pas le milliardaire républicain de 77 ans de se présenter à la présidentielle de novembre, face au démocrate Joe Biden, même en cas de condamnation à une peine de prison.
À cinq mois de l’élection, les conséquences de cette décision sur le scrutin sont difficiles à prévoir, d’autant que Trump devrait faire appel.
Selon plusieurs sondages, une partie des électeurs favorables à Donald Trump pourraient maintenant renoncer à voter pour lui. C’est la première fois qu’un ancien président des États-Unis est condamné par la justice pénale.
Mais depuis 2023, ses inculpations dans quatre affaires pénales distinctes et ses trois condamnations civiles, des ennuis judiciaires qu’il qualifie de « chasse aux sorcières » orchestrée par l’establishment démocrate, ne l’ont pas empêché de remporter largement la primaire de son parti.
Il fait face à trois autres affaires pénales
Le milliardaire pourrait devoir affronter trois autres procès avant l’élection présidentielle du 5 novembre. En Floride, il est accusé d’avoir conservé des documents classifiés de la Maison-Blanche à son domicile personnel, mais le début des audiences a été reporté par le juge. En Géorgie, il est inculpé pour avoir tenté de manipuler les résultats de l’élection présidentielle de 2020 dans cet État du Sud, bien que la date de ce procès n’ait pas encore été fixée.
Donald Trump est également inculpé par la justice fédérale pour « complot contre l’Amérique ». Dans cette affaire, il est accusé d’avoir cherché à renverser les résultats de l’élection présidentielle en « diffusant des mensonges sur des fraudes électorales ». Selon le procureur spécial Jack Smith, cela a incité les partisans de Trump à prendre d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021. Ce procès dépend de la décision de la Cour suprême sur l’immunité de Donald Trump, attendue d’ici fin juin.