Magali Berdah accuse le réseau social X de complicité dans une campagne de cyberharcèlement orchestrée par le rappeur Booba
L’influenceuse Magali Berdah, dirigeante de l’agence Shauna Events, dénonce la responsabilité du réseau social X dans une vaste campagne de cyberharcèlement initiée par le rappeur Booba, qui a conduit à des menaces de mort à son encontre. En novembre 2023, elle a déposé une plainte avec constitution de partie civile pour complicité de harcèlement moral aggravé. Ce dépôt a déclenché l’ouverture d’une information judiciaire en juillet 2024, comme l’a confirmé le parquet de Paris à franceinfo, mercredi 4 décembre.
L’affaire remonte au printemps 2022, lorsque Magali Berdah avait signalé une campagne de cyberharcèlement intensif menée via Twitter, rebaptisé X. Ses avocats se félicitent de l’ouverture de cette enquête : « Cette procédure permettra à la justice d’évaluer le rôle de la plateforme X dans le harcèlement subi et de statuer sur la responsabilité pénale des plateformes numériques. »
Une responsabilité pointée du doigt
La nouvelle plainte déposée en novembre 2023 accuse X, propriété d’Elon Musk, d’avoir délibérément maintenu actif le compte de Booba, utilisé pour diffuser des messages haineux et inciter au harcèlement. Selon la plainte, malgré « de multiples signalements » et une « information parfaite des faits », la plateforme aurait refusé de suspendre le compte en question, facilitant ainsi la commission des actes de harcèlement. Magali Berdah estime que X s’est rendu complice en continuant de fournir ses services au rappeur.
Une première plainte déposée en avril 2023 contre Twitter avait été classée sans suite, faute d’infraction « suffisamment caractérisée ». En réitérant sa plainte en novembre avec constitution de partie civile, Magali Berdah a obtenu la nomination d’un juge d’instruction, relançant l’affaire.
Booba déjà mis en examen
Le 25 mai 2022, Magali Berdah avait porté plainte pour dénoncer la campagne de harcèlement. Depuis, plusieurs procédures ont été ouvertes, conduisant à la mise en examen et au placement sous contrôle judiciaire de Booba en octobre 2023 pour harcèlement moral aggravé. Bien que le rappeur, de son vrai nom Élie Yaffa, n’ait pas encore été jugé, le tribunal correctionnel de Paris a déjà condamné 28 individus pour cyberharcèlement aggravé lié à cette affaire. Le tribunal a jugé que ces actes découlaient directement des publications de Booba, dont les prévenus avaient pleinement conscience.
Ce dossier soulève des questions cruciales sur la responsabilité des plateformes numériques dans la prévention et la gestion des abus en ligne, et pourrait faire jurisprudence dans la lutte contre le cyberharcèlement.