Selon une source judiciaire, la Cour de cassation a motivé son refus de la demande de pourvoi par le fait qu’elle était formulée de manière “précipitée”. En effet, une telle requête ne peut être déposée qu’après la clôture de la procédure d’instruction.

La réouverture de l’enquête suscite des réactions vives

En janvier, alors que l’affaire semblait se diriger vers un procès aux assises pour le meurtre de sa femme, le parquet général de Toulouse a requis un supplément d’informations, entraînant ainsi la réouverture de l’instruction, achevée quatre mois plus tôt. Cette demande a été approuvée par la Cour d’appel de Toulouse début février.

Cette décision fait suite à l’émergence de trois nouveaux éléments que les magistrats souhaitent voir étudiés : une conversation entre un ancien codétenu de Cédric Jubillar et sa mère concernant trois proches du prévenu, le témoignage d’un homme et celui d’un médium.

Face à cette situation, les avocats de Cédric Jubillar ont fait appel à la Cour de cassation dans l’espoir d’annuler la décision de la cour d’appel, dénonçant notamment la “partialité” des juges d’instruction. Cette démarche a eu pour effet de suspendre le déroulement de l’enquête. Par conséquent, les investigations requises dans le cadre du supplément d’informations pourront reprendre.

Une affaire sans aveux ni corps, mais avec des suspicions

Cédric Jubillar est détenu provisoirement à la maison d’arrêt de Seysse, près de Toulouse, depuis 2021. Malgré trois années et demi d’enquête, son épouse reste introuvable, aucune scène de crime n’a été identifiée et il n’a jamais avoué les faits, clamant son innocence depuis le début.

Delphine Jubillar a disparu de son domicile à Cagnac-les-Mines (Tarn), où le couple résidait avec leur fille de 18 mois et leur fils de six ans, pendant la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en pleine période de couvre-feu liée à la pandémie de Covid-19. À l’époque, elle avait 33 ans.

Contexte et antécédents de l’affaire

Au moment de sa disparition, le couple était en cours de divorce. Des déclarations de Cédric Jubillar, telles que “Je vais la tuer, je vais l’enterrer et personne ne la retrouvera… Si Delphine me quitte un jour…”, ont choqué certains membres de sa famille, selon l’acte d’accusation. Ce dernier précise que “tous les éléments recueillis au cours de l’instruction démontrent que Cédric Jubillar est l’auteur du meurtre de son épouse”.