Affaire des viols de Mazan : Caroline Darian accuse son père Dominique Pelicot de viol et soumission chimique

Une nouvelle plainte relance l’affaire des viols de Mazan, avec des révélations troublantes sur des abus présumés subis par Caroline Darian pendant dix ans.

Une plainte déposée après des années de silence

Caroline Darian, 46 ans, a déposé plainte le 5 mars 2025 au tribunal judiciaire de Versailles contre son père, Dominique Pelicot, déjà condamné à vingt ans de réclusion pour les viols aggravés sur son épouse, Gisèle Pelicot. Elle l’accuse d’abus sexuels sur une période de dix ans, de 2010 à 2020, alors qu’elle aurait été sous l’emprise de sédatifs, dans un contexte de soumission chimique.

Cette plainte, déposée avec l’aide de sa nouvelle avocate Me Florence Rault, vise des chefs d’accusation graves : viol, tentative de viol, agressions sexuelles et administration de substances de nature à altérer le discernement.

Des éléments troublants retrouvés lors de l’enquête

Lors de l’instruction de l’affaire des viols de Mazan, des éléments compromettants ont été découverts sur le matériel informatique de Dominique Pelicot. Deux photos de Caroline Darian inconsciente, en sous-vêtement qui ne lui appartenait pas, ont été retrouvées, prises dans des lieux différents, dont le domicile familial en région parisienne. Ces clichés rappelaient la position de sa mère avant ses propres agressions.

En plus des photos, des montages comparatifs mère/fille et des fichiers aux noms explicites, comme « ma fille à poil le 9 juillet 2020 », ainsi que des conversations Skype où Dominique Pelicot partageait des images de sa fille avec un internaute anonyme, renforcent les soupçons de Caroline Darian.

Une instruction jugée incomplète

Malgré ces découvertes, aucune expertise toxicologique, médicale ou gynécologique n’a été ordonnée sur Caroline Darian lors du premier procès. Son avocate déplore que l’enquête se soit concentrée uniquement sur Gisèle Pelicot, laissant de côté des indices graves et concordants concernant sa fille.

« Il n’a pas été procédé à la recherche de la vérité pour sa fille », déplore Me Rault, qui espère que cette nouvelle plainte relancera les investigations et permettra enfin d’établir les responsabilités de Dominique Pelicot.

Le combat de Caroline Darian pour la vérité

Face aux dénégations de son père, qui avait crié « Jamais je ne t’ai touchée ! » lors du procès d’Avignon, Caroline Darian reste déterminée. Fondatrice de l’association « M’endors pas » contre la soumission chimique, elle publie un livre témoignage, Pour que l’on se souvienne, pour sensibiliser sur les victimes qui, comme elle, n’ont ni preuves ni souvenirs clairs des abus subis.

« J’espère qu’avec cette plainte, la justice fasse véritablement son travail », confie-t-elle. Avec cette nouvelle étape judiciaire, elle espère que des investigations approfondies seront enfin menées et que la vérité pourra éclater.