Acétamipride : l’insecticide qui ravive les tensions entre agriculteurs, écologistes et scientifiques
Alors que la loi agricole dite Duplomb arrive ce lundi 26 mai à l’Assemblée nationale, un point du texte cristallise les tensions : la possible réintroduction de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France depuis 2018, mais toujours autorisé au niveau européen.
Un retour controversé au nom de la compétitivité agricole
Portée par le sénateur Laurent Duplomb, la proposition de loi vise à « lever les contraintes » pesant sur les agriculteurs français. La FNSEA, premier syndicat agricole, y voit un levier indispensable pour défendre une production nationale menacée. En ligne de mire : la réintroduction, sous dérogation et pour une durée de trois ans, de l’acétamipride, considéré par certains producteurs comme leur dernier rempart contre les ravageurs de cultures sensibles, comme la betterave sucrière ou la noisette.
Ces agriculteurs dénoncent une concurrence jugée déloyale : l’insecticide reste autorisé jusqu’en 2033 dans l’Union européenne, ce qui permet à des producteurs italiens ou turcs d’en faire usage tout en exportant vers la France. « Nos voisins européens ont droit à une arme que l’on nous interdit », martèle la FNSEA, appuyée par la Coordination rurale.
Un « tueur d’abeilles » au lourd passif écologique
Mais cette dérogation fait bondir les défenseurs de l’environnement, les apiculteurs et la Confédération paysanne. Pour eux, il ne s’agit ni plus ni moins que de rouvrir la porte aux « tueurs d’abeilles ». L’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) alerte sur des pertes massives de colonies depuis l’arrivée des néonicotinoïdes dans les années 1990. Selon son président, les ruches s’effondrent brutalement à la floraison, les abeilles se désorientent, meurent en masse et ne retrouvent plus leur ruche.
Le chercheur Philippe Grandcolas, du CNRS, souligne que l’acétamipride, même utilisé seul, a une toxicité aiguë sur de nombreux insectes. Il dénonce en particulier « l’effet cocktail » avec d’autres substances comme les fongicides, qui peuvent multiplier sa toxicité par 100. Et ses résidus, persistants dans les sols, peuvent rester actifs pendant plusieurs décennies.
Des inquiétudes aussi pour la santé humaine
Au-delà de l’impact environnemental, des incertitudes planent aussi sur les effets de l’acétamipride sur la santé humaine. Comme tous les néonicotinoïdes, il cible le système nerveux des insectes, mais pourrait également avoir des effets neurologiques chez l’humain.
L’Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) évoque en 2024 des « incertitudes majeures » sur ses effets sur le développement du cerveau chez les enfants. Des études en laboratoire ont montré des atteintes aux neurones, et des travaux sur les animaux suggèrent des risques accrus de troubles neurologiques et même de cancers, comme le cancer du sein chez la souris. Mais ces résultats, obtenus dans des conditions expérimentales, ne permettent pas encore d’affirmer un lien direct avec des pathologies humaines aux doses réellement rencontrées.
Les autorités sanitaires appellent donc à appliquer le principe de précaution et réclament des études épidémiologiques de grande ampleur pour mesurer les effets réels de l’exposition aux néonicotinoïdes sur les populations humaines.
Une fracture politique et sociétale
La réintroduction de l’acétamipride divise jusque dans les rangs du gouvernement. Si certains élus du bloc central y voient un geste pragmatique pour sauver des filières en difficulté, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’y oppose fermement. Pour elle, ce serait « un retour en arrière » et un signal désastreux pour les efforts engagés dans la recherche d’alternatives écologiques.
Entre nécessité économique et impératif écologique, le débat sur l’acétamipride illustre les dilemmes de la transition agricole. Il oppose deux visions de l’agriculture : l’une fondée sur la compétitivité à court terme, l’autre axée sur la préservation des écosystèmes et de la santé publique à long terme.
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