Deux cinéastes accusés de violences sexuelles placés en garde à vue
Les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon ont été placés en garde à vue à Paris ce lundi 1er juillet, suite aux accusations de violences sexuelles portées par plusieurs actrices, dont Judith Godrèche. L’information a été confirmée par H24 MEDIA, d’après une nouvelle de l’AFP.
Garde à vue controversée
Les deux cinéastes, qui contestent les accusations, sont arrivés à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) vers 09h30, accompagnés de leurs avocates. Me Julia Minkowski, avocate de Benoît Jacquot, a déclaré que son client « va enfin pouvoir s’exprimer devant la justice », critiquant cependant la décision de garde à vue, qu’elle juge « critiquable ». Elle a estimé qu’une audition libre aurait été plus appropriée.
Me Marie Dosé, avocate de Jacques Doillon, a également contesté la mesure de garde à vue, affirmant qu’aucun critère légal ne la justifie, surtout « 36 ans » après les faits dénoncés par Judith Godrèche. Selon elle, son client aurait dû être entendu en audition libre, étant donné l’ancienneté des faits et leur prescription.
Les accusations de Judith Godrèche
Judith Godrèche, actrice de 52 ans, a relancé le mouvement #MeToo en France en février dernier en accusant Benoît Jacquot puis Jacques Doillon de viol sur mineure. Une enquête du parquet de Paris est en cours pour des infractions de viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité.
Relation entre Jacquot et Godrèche
Benoît Jacquot et Judith Godrèche ont commencé une relation en 1986, alors que Godrèche était encore mineure. Ils ont vécu ensemble jusqu’en 1992. Godrèche décrit cette relation comme marquée par « emprise » et « perversion ».
Autres accusations contre Jacquot
Deux autres actrices ont également porté plainte contre Benoît Jacquot. Julia Roy l’accuse d’agression sexuelle, tandis qu’Isild Le Besco l’accuse de viols sur mineure de plus de 15 ans et de viols commis entre 1998 et 2007.
Les avocates des deux cinéastes dénoncent les « atteintes à la présomption d’innocence » et la médiatisation excessive de cette affaire.