L’Église saisit la justice après de nouvelles accusations contre l’abbé Pierre
Vendredi 17 janvier, sur RMC, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), a annoncé avoir officiellement saisi le parquet de Paris pour demander l’ouverture d’une enquête sur l’abbé Pierre, à la suite de nouvelles révélations accablantes.
Le troisième rapport commandé par Emmaüs, publié lundi, révèle neuf nouvelles accusations de violences sexuelles, dont un viol sur un enfant, portant à 33 le nombre total de témoignages recueillis contre le prêtre et à 57 celui des victimes potentielles identifiées pour des faits survenus entre les années 1960 et 2000.
Intervenant dans l’émission Apolline Matin, Mgr de Moulins-Beaufort a expliqué avoir écrit un signalement au procureur de Paris pour permettre une enquête approfondie sur d’éventuels complices, des actes de non-dénonciation, ainsi que sur d’autres victimes potentielles. « Je considère qu’il faut aller au bout de la vérité. Le parquet dispose de moyens que l’Église et Emmaüs n’ont pas », a-t-il déclaré, ajoutant que le signalement avait été envoyé mardi.
Dans un communiqué, la CEF précise que cette démarche vise notamment la non-dénonciation de viols et d’agressions sexuelles sur des personnes vulnérables et des mineurs. L’objectif est de permettre à la justice d’apprécier l’opportunité d’ouvrir une enquête pour élucider pourquoi ces faits n’ont pas été signalés pendant des décennies.
Ces révélations s’inscrivent dans un contexte de recherches approfondies menées par le cabinet indépendant Egae, mandaté par Emmaüs. Depuis septembre, Mgr de Moulins-Beaufort avait déjà demandé l’ouverture des archives de l’Église concernant l’abbé Pierre.
Ces nouvelles accusations, associées à la diffusion de deux documentaires télévisés cette semaine, renforcent la nécessité d’aller « jusqu’au bout de la vérité » sur les agissements du fondateur d’Emmaüs, Henri Grouès, connu sous le nom d’abbé Pierre, décédé en 2007.