Accident de car scolaire à Châteaudun : le chauffeur testé positif au cannabis, la thèse de la contamination passive remise en cause

Les analyses sanguines du chauffeur du car scolaire impliqué dans l’accident mortel survenu jeudi 30 janvier à Châteaudun (Eure-et-Loir) confirment la présence de résine de cannabis dans son organisme. Le parquet de Chartres a précisé que le taux détecté, supérieur à 0,5 nanogramme, ne pouvait pas correspondre à une consommation passive, contrairement aux déclarations du conducteur.

Des résultats qui contredisent la défense du chauffeur

Âgé de 26 ans et inconnu des services de justice, le chauffeur avait été contrôlé positif aux stupéfiants lors d’un test salivaire effectué peu après l’accident. Placé en garde à vue, il a maintenu qu’il n’avait pas consommé de cannabis depuis décembre et a évoqué une possible contamination passive due à la consommation régulière de sa compagne. Il a également admis qu’il lui arrivait d’allumer ses joints. Malgré ces explications, les autorités estiment que la concentration détectée dans son sang invalide cette hypothèse.

Par ailleurs, le conducteur affirme que l’accident aurait été provoqué par un autre véhicule qui l’aurait contraint à dévier sa trajectoire. Toutefois, les premières analyses des images enregistrées par une caméra embarquée dans un véhicule suiveur ne confirment pas la présence d’une voiture tierce à proximité du bus au moment des faits.

Un drame qui relance le débat sur les contrôles des chauffeurs

L’accident a coûté la vie à Joanna, une lycéenne de 15 ans, et blessé plusieurs autres élèves. Aucun d’entre eux n’est encore hospitalisé, mais l’un des jeunes passagers a reçu une interruption totale de travail de 21 jours.

L’enquête, placée sous l’autorité d’un magistrat instructeur, se poursuit afin d’établir les circonstances exactes du drame. Le parquet de Chartres a annoncé son intention de requérir un placement en détention provisoire pour le chauffeur, poursuivi pour homicide involontaire aggravé par la consommation de stupéfiants et blessures involontaires aggravées.

Face à cette tragédie, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a annoncé un renforcement des contrôles des conducteurs, en particulier en matière de stupéfiants, à l’image des dispositifs déjà mis en place pour l’alcool.