Cyclone Chido : Mayotte sous le choc face à des vents dévastateurs
Ce samedi 14 décembre, un cyclone tropical d’une rare intensité s’est abattu sur l’archipel de Mayotte. Placée en alerte violette, l’île fait face à des vents impressionnants atteignant 200 à 230 km/h, forçant les habitants à rester strictement confinés.
Des scènes de désolation émergent : toitures emportées, poteaux électriques renversés, arbres déracinés. Coupés du monde, les Mahorais affrontent une situation critique. « Des milliers de foyers sont privés d’électricité, il n’y a plus de réseau. Même les secours ne peuvent intervenir. Nous redoutons une véritable catastrophe », a alerté Abdoul Karim Ahmed Allaoui, président du syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels de Mayotte, sur H24 MEDIA.
Une intensité sans précédent
L’œil du cyclone a balayé le nord de l’archipel tôt dans la matinée avant de se diriger vers les côtes du Mozambique, laissant derrière lui une traîne de vents violents et de pluies diluviennes. Selon Météo-France, ces vents surpassent ceux du cyclone Kamisy de 1984, qui avait causé d’importants dégâts et laissé des milliers de sans-abri.
Pierre, un habitant de Mamoudzou, témoigne depuis sa baignoire où il s’est réfugié : « La situation est atroce ». À Ouangani, le maire Youssouf Ambdi craint « le pire » : « Ça claque de partout. Les dégâts matériels sont inévitables, prions pour qu’il n’y ait pas de victimes. »
Même les habitations en dur, considérées comme plus sûres, ne sont pas épargnées. Ibrahim Mcolo, habitant de Chiconi, réfugié dans une maison en béton, décrit une scène apocalyptique : « Les tôles des voisins s’envolent, les câbles sont arrachés. Même ici, l’eau s’infiltre, et la maison tremble. »
Confinement total et inquiétude
L’alerte violette déclenchée à 5 heures impose un confinement strict de toute la population, y compris des secours. Les déplacements sur Grande-Terre et Petite-Terre sont interdits, tandis que l’aéroport de Dzaoudzi reste fermé.
Pour protéger les populations les plus vulnérables, 71 centres d’hébergement ont été ouverts, accueillant en priorité les quelque 100 000 personnes vivant dans des habitations précaires. « La priorité est de mettre les gens à l’abri », a insisté le maire de Chiconi, Madi Ousseni Mohamadi.
Fatima, une mère de trois enfants à Majicavo-Koropa, raconte son anxiété : « On a très peur. Je me souviens des vagues qui détruisaient tout lors d’un cyclone aux Comores quand j’étais enfant. »
Premiers secours en route
En prévision des besoins d’urgence, 110 professionnels de la sécurité civile ont été déployés depuis La Réunion, épargnée par le cyclone. Météo-France anticipe une amélioration des conditions climatiques d’ici la fin de journée, mais pour l’instant, Mayotte demeure dans l’incertitude et la peur.