Les hôpitaux sont inopérants, les médecins se trouvent dans une situation de débordement, et les réserves de carburant sont au plus bas… À Gaza, le système de santé est à un point critique, proche de l’effondrement

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Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, seize des 35 hôpitaux de la bande de Gaza ne sont plus du tout opérationnels. Cette situation suscite de vives inquiétudes quant à un possible effondrement du système de soins dans la région

Depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, en réponse à l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier, les médecins de Gaza et les organisations internationales tirent la sonnette d’alarme concernant l’état critique du système de santé. Les hôpitaux sont endommagés, et les blessés affluent en nombre, créant une situation qui semble échapper à tout contrôle. Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas affirme qu’un tiers des hôpitaux de l’enclave sont hors service, en grande partie à cause du manque de carburant pour alimenter les générateurs.

Cette pénurie de carburant est particulièrement préoccupante au nord de la bande de Gaza, comme à l’hôpital indonésien, où le générateur principal a cessé de fonctionner jeudi soir. L’hôpital est contraint d’utiliser un générateur de secours, entraînant la suspension de certains services essentiels. Les ventilateurs des unités de soins intensifs ne fonctionnent plus, les médecins se voient contraints d’utiliser des bouteilles d’oxygène en remplacement. L’air conditionné et les systèmes de ventilation dans les salles d’opération sont également à l’arrêt. Les frigos des morgues de l’hôpital, destinés à conserver les corps des défunts en attendant leur inhumation, ne fonctionnent plus. Dans un communiqué, l’établissement indique que sans une livraison imminente de carburant, l’hôpital ne pourra maintenir son fonctionnement que pour quelques jours.

L’Urgence Médicale à Gaza : Les Hôpitaux au Bord du Chaos Face aux Bombardements Israéliens

Cette situation désastreuse met en danger les nombreux blessés qui continuent d’affluer depuis les bombardements sur le camp de réfugiés de Jabalya, situé à proximité. C’est également le cas pour l’hôpital de l’amitié turco-palestinienne de Gaza, le seul établissement de soins pour les patients atteints de cancer. La vie de 70 patients déjà fragilisés est en péril. Le directeur de l’hôpital implore que ces vies ne soient pas perdues à cause de l’indisponibilité des services hospitaliers.

En outre, certains hôpitaux ont été endommagés par les bombardements ou les frappes à proximité. C’est le cas de l’hôpital Al-Qods, situé dans le quartier de Tel al-Hawa de la ville de Gaza. Des appels à l’évacuation avaient été lancés, puis des bombardements à proximité ont mis en danger le personnel médical, les patients, et toutes les personnes qui s’y étaient réfugiées. Désormais, l’hôpital est jonché de débris, de poussière, et le nombre de blessés a encore augmenté. Il est crucial de rappeler que cibler des hôpitaux constitue un crime de guerre, comme le souligne le Dr. Ghassan Abu Sittah, un médecin londonien présent à Gaza.

Tous les autres établissements de santé débordent bien au-delà de leurs capacités, et des vidéos montrent des patients allongés par terre. Un jeune étudiant en médecine filme la situation en slalomant entre les personnes dans les couloirs, précisant qu’il ne sait plus s’il se trouve dans un hôpital ou un camp de réfugiés. Les hôpitaux manquent de tout, des médicaments aux produits essentiels. Certains médecins rapportent même devoir réaliser des opérations sans anesthésie.

Il existe également une préoccupation majeure concernant les femmes enceintes, étant donné que 160 accouchements ont lieu chaque jour à Gaza, selon le Fonds des Nations unies pour la population, qui estime à 50 000 le nombre actuel de femmes enceintes dans le territoire. Depuis le 7 octobre, selon les chiffres du Hamas, 135 médecins et personnels de santé ont perdu la vie, et 25 ambulances ont été détruites lors de frappes israéliennes.

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